Anne-Marie Poitout est née le 21 février 1949 à Auxerre, dans l'Yonne. La mère fait des ménages, le père est manoeuvre, c'est un homme primaire,qui porte à cause de son physique le surnom de"gorille".Il est brutal et analphabète. Son grand-père est également manoeuvre et sa grand-mère infirmière psychiatrique. A partir de quatre ans son grand-père l'emmène fréquemment aux abattoirs d' Auxerre où les bêtes étaient crochetées vivantes.(Elle restera à jamais traumatisée par le souvenir de ces scènes et les cris des animaux). Anne-Marie apprend seule à lire dans le journal "L'Yonne républicaine" et sait lire dès l'âge de quatre ans. Elle écrit des poèmes et dessine à six ans. C'est à cette époque que sa mère jette son cahier de poèmes dans un poêle. Anne-Marie veut récupérer son cahier. Elle portera sa vie durant aux avant-bras, les séquelles de brûlures au troisième degré. Elle vit dans un grenier jusqu'à l'âge de 10 ans, tout en allant périodiquement à l'école. Elle échouera au BEPC (20/20 en dissertation, 18/20 en Français, 0 dans les autres matières). Maltraitée par ses parents jusqu'à l'âge de 18 ans, elle réussit à échapper à cet enfer en épousant un aide-comptable avec qui elle a trois enfants, deux garçons et une fille (Renaud, Raphaël et Violaine) . Elle trouve un emploi de dactylo. Anne-Marie Poitout et son époux sont déchus de leur autorité parentale et placés en psychiatrie suite à un incendie volontaire déclenché par elle-même. Elle est placée sous la tutelle de l'Etat.Après quelques années de mariage elle obtient la séparation et ne revoit pratiquement plus ses enfants. Ceux çi sont placés . Elle retrouve un semblant d'équilibre grâce à une psychothérapie en 1980.Son psychiatre était son seul confident.Elle lui avait d'ailleurs remis son entière biographie manuscrite.A ce jour, les pages de ce dossier racontant son histoire n'ont toujours pas été restituées par son psychiatre à la famille. Elle est, à cette époque, placée sous la tutelle de l'Etat. En 1984 elle rencontre Jean-Paul Delcourt, responsable des "Éditions d'art de Lutèce" qui lui propose d'éditer ses dessins. (JP Delcourt à fait donation à l'état d'Israël du "Chandelier de la Paix" œuvre monumentale en bronze de Salvator Dali situé à l'entrée de l'aéroport Ben Gourion.) Malheureusement un incendie détruira la totalité du travail d'Anne-Marie Poitout, ce qui met fin à ce projet. Elle effectue plusieurs séjours en hôpital psychiatrique. Anne-Marie Poitout aimait dessiner et écrire des contes pour enfants. Elle a longtemps eu tendance à détruire son travail. Très solitaire, elle ne parlait à personne et vivait avec ses chats. Ses dessins sont achetés pour une bouchée de pain par des gens peu scrupuleux qui exploitent sa fragilité. Parfois, Anne-Marie Poitout vend elle même ses dessins à la sortie des Métros. En 2007, elle souffre du poignet gauche et cesse pratiquement d'écrire et de dessiner. Elle demeurait 6 Rue des Partants à Paris dans le vingtième arrondissement. Elle décéde durant son sommeil d'une crise cardiaque le 2 Août 2008.Son corps ne fut découvert par les pompiers que plusieurs jours plus tard après sa mort.Elle reposait dans un premier temps au cimetière parisien de Thiais. Son corps a été incinéré, comme la loi le prévoit, 5 ans après sa mort, en 2013.A ce jour, son fils benjamin Raphaël Souty essaye toujours de récupérer la biographie de sa mère auprès du psychiatre qui la suivait, ce qui lui permettrait de se reconstruire.
Les oeuvres d'Anne-Marie Poitout sont présentes dans de nombreuses collections privées et publiques. MUSÉES : Musée de la Création Franche à Bègles, Collezione Menozzi (Reggio Emillia en Italie)...